La
conscience d'existence absolue est de se ressentir pleinement dans
cette totale harmonie, de se laisser pénétrer entièrement par
l'essence des éléments qui nous entoure, touché au plus profond
par leurs splendeurs grandioses ou discrètes et leurs impétuosités
imprévisibles.
De
perte, ou de quête de moi même, de recherche de paix interne, à
différentes reprises au cours de ma vie, j'ai eu ce besoin vital et
absolu de proximité, du contact avec la nature, d’effleurer du
bout des doigts ce « vrai », ce sens sacré, véridique
de la vie. Cadeau banalisé, vite fait oublié, auprès duquel nous
avons bien souvent tendance à passer à côté, à ne plus prendre
le temps de l'apprécier, d'en observer la beauté, la pureté qui
s'en dégage.
La
sensation d'être pleinement en vie, qu'importe la période de ma
trajectoire existentielle est toujours aussi vive dès lors que j'ai
pu être en capacité de me laisser emparé de cette immensité,
petit être dont je fait partie quelque part.
Former
un « un » et un « tout » avec le reste de
l'univers laisse ce goût de plénitude, de sérénité profonde, de
réconciliation avec la simplicité à l'état le plus pur.
Fouler
l'herbe des pieds nus, sentir chaque brin entre mes orteils, mes
mains dans la terre malgré ma surprise parfois dégoûtée
lorsqu’elles viennent à rencontrer une bestiole... Observer,
simplement observer ce qui m'entoure. Les oiseaux chantant, se
faisant la cour ou construisant leur nid. M'allonger ou m'asseoir
dans l'herbe et regarder les nuages se déplaçant sous la force du
vent, en souvenir des étés enfantins où j'imaginais les formes
célestes en me racontant des histoires, rencontrant parfois un
planeur soudain lâché, libéré par un avion. Assise sur un puits
pour contempler les étoiles, entre la profondeur de la terre et
l’immensité de l'espace. Observer. Juste observer et me laissée
envahir de la beauté la plus simple. Observation parfois poussée
jusqu'à l'admiration d'un bourgeon ou d'un plant se développant,
grandissant, émue stupidement jusqu'aux larmes.
De
ces expériences j'ai acquis la conviction que la nature, dans sa
douceur et sa force peut devenir un havre de paix.
Touchée
dans mon corps et mon esprit par ces émotions authentiques et
singulières, j'ai cherché à entretenir cette « osmose »,
harmonie respectueuse avec l'environnement, mon environnement.
Je
découvre l'utilisation et les bienfaits de premiers produits
naturels de manière assez banale en utilisant le beurre de Karité,
l'huile d'Argan ou encore l'huile essentielle de Camomille Romaine en
friction pour favoriser l'apaisement.
Ma
curiosité attisée et mon intérêt grandissant au fil de mes essais
concluants et mes rencontres avec différents professionnels tels que
des herboristes ou une praticienne en Shiatsu enclenche et ancre
cette recherche assoiffée et inassouvissable de l'authentique.
Aspiration
à la nature profonde et évolution de la technologie. Étrange
mélange, jeux de jonglage et réticences quant à l'interrogation du
meurtre de l'une pour le développement de l'autre. Nous n'en sommes
pas encore à l'heure du choix, bien qu'au jour où celui-ci venu
j'imagine qu'il sera déjà trop tard. Il n'est pas nécessaire de
tomber dans un excès par principe personnel, à chacun d'y trouver
son propre compte afin d'être honnête avec lui même.
Pour
ma part je trouve mon intérêt dans l'utilisation de l'informatique
et du net. Par ce biais je découvre le site Aroma
Zone, rattaché à une boutique de produits naturels se situant à
Paris. Il constitu pour moi une véritable bible et dictionnaire
quant aux propriétés naturelles, un professeur pour la confection
de mes propres produits ainsi que mon principal fournisseur essentiel
à ma réserve.
N'importe
qui ne peut se prétendre apprenti sorcier, l'utilisation et la
création de produits naturels nécessite un apprentissage minutieux,
une réelle rigueur et précision auxquels cas ils peuvent s'avérer
plus dangereux que bénéfiques.
N'importe
qui ne peut se prétendre vendeur/compositeur, rappelons qu'un
produit doit bénéficier d'un brevet pour être commercialisé,
faisant fi du droit et de la législation il n'y a aucune garantie
que le « client » ne fasse une réaction allergique ou
autre au produit de son acquisition.
N'importe
qui ne peut non plus se prétendre thérapeute, aussi restez vigilant
quant aux conseils que vous pouvez donner, soyez certains des
produits que vous recommandez afin qu'ils soient adaptés à la
personne selon son âge, sa composition, ses éventuels
traitements... ceci encore une fois afin d'être plutôt bénéfiques
que dangereux.
Bref,
je vous laisse imaginez le nombre d'heures passées à étudier les
différents produits, leurs utilités, spécificités et propriétés,
mon horreur en découvrant les calculs mathématiques à effectuer
afin de réaliser une formule pour la conception d'un produit ou
encore les densités à calculer pour que l'émulsion soit stable,
efficace et non irritable.
Passons
la leçon de morale et de chimie.
En
m’installant dans mon propre nid à la campagne je bannis les
produits industriels, décidant de créer moi même mes propres
produits du quotidien, cosmétiques ou ménagés.
Au
delà du premier effet quelque peu suspicieux à l'utilisation du
premier dentifrice ou déodorant fait maison, du premier shampoing
sec dont on s'habitue finalement rapidement et prenant pleine place
dans la routine, cela représente quelque chose de rassurant de
savoir avec certitude quels ingrédients sont utilisés.
Rassurant
et quelque peu en rébellion envers cette industrie à laquelle je me
sens si peu rattachée.
Et
pourtant... pourtant ce marché économique est essentiel au
fonctionnement de notre société, n'en soyons pas ignorants ou
ingrats.
Bien
que de par mon quotidien je m'en sente de plus en plus détachée, je
suis bien forcée d'admettre que j'y participe à mon échelle, que
j'en fais partie prenante. Inutile de se leurrer, dans un sens comme
dans l'autre.
Mon
café en grain est importé, nombre de mes produits naturels et mes
poudres indiennes également, mes huiles essentielles nécessitent
plusieurs dizaines de m2 de plantes et de fleurs.
Ne
consommant aucune viandes ou poissons (petit sacrifice à la lutte
contre la participation financière de l'abattage, je concède à
acheter ses croquettes à mon chat, sans quoi imaginez la tête à
laquelle j'aurai droit si je lui ramenais de la croquette fourrée
aux petits légumes ou aux algues), on ne peut non plus toujours
acheter des produits régionaux, dits bio, mais rester au mieux
vigilant sur la provenance ou la période de consommation, qu'elle
soit adaptée à la saison, l'idéal serait encore de pouvoir
cultiver son propre jardin avec son potager et son verger, son
compost...
Je
fais couper mon bois participant à la mort d'arbres et déforestation
pour construire mes propres meubles lorsque je ne peux me saisir de
l'alternative de la récupération notamment en passant par l'achat
d'objets ou ustensiles d'occasion, leur offrant une seconde vie,
plutôt que d'acheter du flambant neuf, du tout beau, tout frai sorti
de l'usine et d'entrer dans cette pensée de commercialisation
favorisant au matérialisme et à la mauvaise habitude, éducation du
acheter/jeter/racheter...
J'utilise
les énergies nucléaires afin d'alimenter en électricité mon
ordinateur, ma platine vinyle, de m'éclairer ou de chauffer mon eau,
en gaz pour cuire mes aliments (je rêverai de faire bâtir ma maison
de sorte à ce qu'elle puisse fonctionner à l'unique initiative des
ressources naturelles), ne suis pas toujours exemplaire dans le tri
de mes déchets favorisant le recyclage et le respect de
l'environnement et il m'arrive de jeter parfois mes mégots de
cigarettes sur les chaussées goudronnées.
Fin
de la séance d'autoflagellation et de claques de réalisme. Là
encore libre à chacun de savoir où il en est avec lui même et
l'environnement, où se situe son honnêteté et harmonie
singulières.
Ma
démarche est la mienne, personnelle. J'ai conscience des aspects
positifs et négatifs, des points à améliorer, des pours et des
contres. Je peux dire qu'elle me correspond et me sens en paix en
évoluant à ma manière.
Je
ne tends pas à une excessivité, aux convictions aveugles, à une
sectorisation qui ferait perdre la capacité à prendre du recul et
observé les avantages et inconvénients en toutes choses, à
l'approbation de charlatans qui prétendraient soigner uniquement par
les plantes, aux groupes rejetant tous progrès ou promouvant les
manifestations anti labo... L'important pour moi étant encore d'être
en capacité d'analyser ce que les avancés permettent à la santé,
au confort, au bien être humanitaire, de ne pas se laisser endormir
ou assommer et d'en reconnaître les limites. Tout cela s'appelle
l'éthique et là encore elle pousse chacun à s'interroger sur soit
et son rapport au monde qui l'entoure (je vous le dis nous n'avons
jamais fini de nous questionner).
Je
ne lance pas non plus d'appel à rejoindre, coller ou approuver ma
pensée, mon simple espoir lors de votre lecture de cet article est
que celui-ci puisse permettre de réfléchir à nouveau et humblement
sur la manière d'évoluer dans et au quotidien.
En réalité cette aspiration à
utiliser principalement, en grande majorité des produits naturels et
matières premières, de développer, créer par ses propres moyens
rejoint assez cette démarche de vie en autarcie, de désirs
d'indépendance et de parvenir à vivre de la manière la plus
autonome possible.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire