mardi 23 février 2016

Dianomí Apó Mnémosyne

Extrait de mes propres mémoires « Dianomí Apó Mnémosyne » :

« L'homosexualité n'est pas un choix. J'ai envie de hurler de rire ou de courroux lorsque j’entends ces deux mots juxtaposés. Non messieurs-dames on ne choisit pas son homosexualité comme on choisit un plan de carrière.Pour moi il ne s'agit pas non plus d'une fierté. Auriez-vous déjà entendu une personne se dire fière d'être hétérosexuelle et l'autoproclamer à qui voudra bien l'entendre ?
La différence cependant, très agaçante pour moi, entre l'hétérosexualité et l'homosexualité est le fameux passage du coming out.
Pourquoi une personne homosexuelle devrait-elle passer par là pour se sentir entière ? Demande-t-on aux personnes hétérosexuelles de se déclarer et se justifier ?
La vérité, ce n'est pas qu'on se réveille un matin en se demandant ce que l'on pourrait bien inventer pour se distinguer ou faire chier nos parents. La recherche n'est pas de se démarquer car la différence est de prime abord une souffrance.
La vérité c'est qu'il s'agit d'une « révélation ». Pas comme si le bon Dieu avait soudain daigné s'adresser à nous, mais une découverte insidieuse, une prise de conscience au fil du temps. Pour ceux qui seraient en manque de spiritualité, associez le donc à un putain de chemin de croix.
Et qu'en fait-on de cette prise de conscience ? Peut-on soit même la tolérer, l'accepter ? Qui voudrait bien de cette différence ? Qui serait prêt, s'il en avait eu effectivement le choix, de renoncer à la vie dite « normale », ordinaire ? Il s'agit d'un bien étrange chemin à faire soit même si l'on veux pleinement exister, ne pas se brider ou chercher à se leurrer soit même. Oui car il s'agit bien de la propre acceptation et conception de ce trait faisant partie de soit que l'on doit affronter si l'on veux être et vivre soit même en harmonie. »
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« Et lorsque enfin on le reconnaît qu'en fait on ? Moi j'ai d'abord joué la carte du joker. Je voulais bien avoir de l'attirance envers les femmes si je pouvais en éprouver au même égard envers les hommes. En bref je voulais me laisser le droit du doute, de l'ouverture. De la possibilité d'avoir encore la chance d'une vie ordinaire et de repli. Comme d'autres s'égosillent sur « moi j'aurais voulu être un artiste », j'invoquais : moi je veux être bisexuelle ! »
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« Je ne conteste pas la bisexualité, elle ne fait juste pas partie de moi.
Mon petit bout de chemin m'a cependant apprit que les choses n'étaient jamais figées totalement dans le roc. Je crois qu'une personne hétérosexuelle peut tomber amoureuse d'une personne du même sexe, de la personne qu'elle incarne au delà du genre. Aussi me considérant moi même comme homosexuelle je ne renie pas le fait que je ne puisse jamais tomber amoureuse d'un homme, même si j'en reste dubitative, bien que la vie se réserve parfois le droit de surprendre et surtout de venir bousculer nos propres convictions durement acquise, la chienne. »
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« Vivre avec ma différence, j'en avais pris la mesure, ai tenté de la feindre.
Bravo, aujourd'hui je suis une homosexuelle, je sais que ce que j'éprouve en regardant des femmes, pour certaines de l'attirance, du désir, du fantasme. Je suis parvenue à cette certitude vrai de moi même.
Mais comment la concrétiser, la mettre en application à présent ?
C'est où le point de ralliement des homos ? On parle de la communauté gay. Bien que intriguée au départ de faire partie d'une « communauté » bon gré, mal gré, j'en avoue le côté frustrant. Pourquoi l'association à un groupe où, de par sa propre sexualité, on serait alors reconnu ? Se différenciant alors du même coup du reste de la société. Moi je voulais faire partie du reste du monde, de la population sans avoir à en choisir un parti, rentrer dans une petite case dans lesquelles on prend malin plaisir à trier et ranger chaque particularité.
Comment savoir qui est homo qui est hétéro ? Comment oser aller à la rencontre et avouer à une femme qu'elle me plaît sans risquer le double râteau du rejet de sa personne et de son homosexualité du même coup ? Il paraît qu'il y a des signes, parfois un piercing, un bracelet, une attitude, une apparence. Il existe le mythe du Gaydar, un radar dont certains chanceux seraient dotés et qui permettrait de repérer une personne homosexuelle. J'ai beaucoup ri lors de la découverte de cet outil magique, beaucoup moins quand j'ai pris conscience que je possédais peu de ce pouvoir. Oh joie je reconnais mes semblables comme une même espèce se flaire ! : Certaines « femmes lampions » ont une attitude masculine, des cheveux coupé très court, une démarche virile, capable de vous coller un pain. Admirable mais qui a aussi un côté dérangeant pour moi. Par homosexualité doit on en perdre sa féminité ?
« Où sont les femmes ? » Je suis attirée par la Femme. La femme dans tout se qui la constitue, sa féminité et son charme mystique et enivrant.
[...]
                                    

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